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Portrait de leader : Dany Plouffe

Swing, débats et doctorat

Dany Plouffe
Dany Plouffe

16 août 2007

Josée Beaudoin

Peut-on à la fois être doctorant en physique, professeur de swing et champion canadien en débats? La thèse du non est impossible à défendre pour quiconque connaît Dany Plouffe. Aussi, même si elles semblent hétéroclites, ses passions ne sont pas en contradiction puisque tout chez lui converge vers une chose : sa curiosité d'apprendre plein de choses!


Le débatteur

Politique, santé, religion, éducation… Amenez-en des sujets! Avec notre leader, les débats et les esprits sont ouverts. Pour stimuler le brassage d'idées, Dany Plouffe a créé en 2002 le Débathon, soit des rencontres où les membres de la communauté universitaire sont invités à venir s'exprimer sur différents enjeux. Puis, un an plus tard, il fondait la Société de débat de l'Université de Sherbrooke, une entité animée de gens qui se rencontrent chaque semaine pour s'amuser, apprendre à débattre, structurer leur pensée, s'exprimer, réfléchir et nuancer leurs visions. Oubliez les querelles; on parle ici de vraies joutes intellectuelles!

«J'aime les débats depuis que je suis tout petit, mais j'étais un mauvais débatteur parce que je m'obstinais sur tout. C'est en faisant du débat de façon formelle que je me suis replacé. Ironiquement, ça m'a rendu moins obstineux», raconte Dany Plouffe. Le secret, selon lui, réside dans l'art de faire sortir le débat de soi. «Dans la vie, lorsqu'il y a divergence d'opinions, les gens embarquent souvent émotionnellement et cela peut créer des conflits personnels, dit-il. À la Société de débat, on peut débattre d'un sujet intensément, puis on arrête, on prend une bière et on jase d'autre chose. Personne ne s'est senti visé ou attaqué.» L'intérêt de l'exercice vient également du fait que le point de vue à défendre n'est pas nécessairement le nôtre. Avec l'autre côté de la médaille arrivent toutes les nuances et l'ouverture d'esprit.

En mars dernier, l'équipe que Dany Plouffe formait avec Marion Séré a remporté les honneurs du Championnat national de débat en français, la plus importante compétition universitaire du genre au Canada. Encore aujourd'hui, la fierté du débatteur est notable et pleinement justifiée. D'ailleurs, à voir les succès qu'il récolte en ce domaine et le plaisir évident qu'il a à dégainer ses arguments, on se demande pourquoi l'étudiant n'a pas choisi le droit… «Nous, au moins, en physique, nos lois sont toujours respectées», répond-il du tac au tac. Un point pour lui.

Le danseur de swing

Il y a un an et demi à peine, Dany Plouffe décidait de s'initier au swing même si, selon ses dires, rien ne le prédestinait à la danse. «Je n'avais même jamais réussi à apprendre le continental avant! dit-il. Ça ne rentrait pas.» Aujourd'hui, en plus de faire partie d'une importante troupe de swing à Montréal, il est très actif au sein de l'organisme Swing Sherbrooke, il participe à des compétitions nationales, il structure des formations et il donne des cours au Centre communautaire de loisir Sherbrooke. «Je suis du genre tout ou rien. Si je ne fais pas quelque chose à fond, je décroche.»

Il faut voir les photos et les vidéos qu'il a dans son portable pour comprendre à quel point le swing, c'est du sport. Et pour affirmer que sa passion n'a rien d'un feu de paille, il suffit de voir les fourmis qu'il a dans les jambes et la lueur qu'il a dans l'oeil lorsqu'il parle de ses prestations antérieures et de ses compétitions futures.

Le scientifique

Danny Plouffe

Après avoir dépeint le débatteur et le danseur, reste le doctorant en physique. Qu'a Dany Plouffe du scientifique typique? «Les lunettes!» répond-il encore avec répartie, avant d'ajouter plus sérieusement que l'amour des sciences est là depuis la maternelle. «J'avais demandé à mon père comment on faisait pour tenir sur la Terre, pourquoi on ne partait pas dans l'espace.»

À l'Université de Sherbrooke, il a fait sans interruption son baccalauréat, sa maîtrise et, d'ici un an, il compte terminer son doctorat sur les supraconducteurs à haute température. «Cela fait neuf ans que je suis à l'Université. Il va falloir que je parte un jour!» dit-il en riant. Et de quoi sera fait l'après? «Je suis présentement en questionnement car il y a trop de choses qui me tentent, mais le volet enseignement m'intéresse de plus en plus.» Mais est-ce que science et créativité peuvent vraiment se conjuguer? «En science, si on n'est pas créatif, on peut seulement répéter ce que les autres ont fait.» Un autre point pour lui.

Trois objectifs

Même si tout est encore ouvert quant à ses projets d'avenir, chacune de ses passions s'accompagne, à court ou à moyen terme, d'un objectif distinct. En physique, c'est de terminer son doctorat. En danse, c'est de remporter une compétition aux États-Unis. En matière de débats, Dany Plouffe a déjà atteint son but en remportant le championnat canadien. Toutefois, il aimerait contribuer à créer d'autres clubs, dans les cégeps, par exemple.

Invitation lancée

Alors que sonne la rentrée, Dany Plouffe est en plein recrutement pour garnir les rangs de la Société de débats. Si vous hésitez encore à adhérer, allez le rencontrer ou communiquez avec lui par courriel. Ma main au feu qu'il saura vous convaincre.